Grande Guerre : la mémoire reconnue en Lorraine par l'Unesco
La mémoire est la reconnaissance du cœur ! L’Unesco aurait-elle pris conscience de l’importance de cette maxime de l’écrivain et poète Hans Christian Andersen au sujet de l’importance affective et historique de la Grande Guerre dans nos contrées ?
Réponse par l’affirmatif depuis la semaine dernière. L’agence onusienne pour l’éducation, la culture, la science vient d’inscrire 139 sites funéraires de la «Der des der» en France et en Belgique. La fin d’une mobilisation générale des deux pays pour faire reconnaître le caractère mondial de ces sites. 26 sites sont situés en Lorraine. En Meurthe-et-Moselle, quatre ont été retenus : le cimetière militaire et mémorial américain Saint-Mihiel American Cemetery and mémorial de Thiaucourt-Regniéville, le carré français des victimes civiles de Gerbéviller, la nécropole nationale française et le cimetière militaire allemand de Pierrepont. Douze se trouvent en Meuse dont l’ossuaire de Douaumont. Sept sont en Moselle dont la nécropole nationale française de Riche et trois dans les Vosges : les nécropoles françaises de la Fontenelle, de la Chippote et des Tiges. Une reconnaissance de l’Unesco légitime, histoire de ne pas oublier ses hommes tombés au champ d’honneur et ayant connu l’horreur (ou l’inverse). Chaque famille possède en son sein des vieilles images d’un grand-père ou arrière-grand-père d’un autre temps. Ces visages juvéniles sont partis la fleur au fusil avant d’être fauchés dans l’enfer des tranchées. Dans une jeunesse brisée, ils ont vu des choses que personne ne devrait voir et fait des choses que personne ne devrait faire. Personne ne peut réellement savoir ce qu’ils ont réellement vécu. Le tourisme de mémoire est salvateur et nécessaire même si les leçons tirées sont trop souvent oubliées. Plus d’un siècle plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé. À peine à 2 000 km à l’Est de la Lorraine, les tranchées et les morts au combat sont toujours d’actualité. Gagner une guerre est loin d’être simple, le plus dur, c’est de gagner la paix. Des nécropoles, il semble qu’il y en aura toujours...
«Le tourisme de mémoire est salvateur et nécessaire même si les leçons tirées sont trop souvent oubliées.»